
Le Bristol
Le Restaurant Le Bristol à été déplacé dans l'ex restaurant d'été et a changé de nom pour celui d'Epicure.
Nous avions découvert Eric Fréchon à l'époque où, après avoir quitté la brigade de Christian Constant au Crillon, il avait ouvert son propre restaurant du côté des Buttes Chaumont. Un remarquable bistrot où il proposait une succulente cuisine à des prix sympas.
Le restaurant gastronomique de l'Hôtel Bristol.
Appelé par le Bristol en 1999 pour prendre la direction des cuisines, ce Meilleur Ouvrier de France allait en faire l'une des meilleures tables de Paris... et même de France, le Michelin lui ayant attribué 3 étoiles en 2009... sans compter avec ses pairs qui l'ont élu cuisinier de l'année 2009.
Il est vrai que dans ce palace Parisien classé Meilleur Hôtel du Monde par l'Institutional Investor 2008, toutes les conditions sont réunies pour que l'on passe un merveilleux moment à table : un superbe restaurant d'hiver avec des boiseries sculptées et de belles tapisseries du XVIIème siècle, pour l'été, une salle claire et gaie bordée d'une terrasse bucolique plantée dans le patio... et bien sûr, la très grande cuisine d'Eric Fréchon.
Pourtant, malgré ce cadre luxueux et un peu conventionnel, la cuisine joue sur un registre créatif très actuel, qui transforme chaque repas en un pur moment de pur bonheur !
La plupart des créations d'Eric Fréchon sont d'ailleurs devenues de véritables classiques de la carte, comme ses succulents macaronis farcis à la truffe noire, à l'artichaut et au foie gras de canard, gratinés au vieux parmesan, ou son exceptionnel merlan de ligne de Saint-Gilles de Croix de Vie, qu'il sert dans une croûte de pain imprimée aux noisettes avec de la tétragone mi-cuite et une huile de curry aux pequillos
Notre dernier dîner, après que le Michelin lui ai attribué cette troisième étoile, nous a prouvé s'il en était encore besoin, que la cuisine d'Eric Fréchon est l'une des meilleures et des plus élégantes, créative et vraiment délicieuse, avec parfois des associations surprenantes mais toujours très réussies.
Ainsi, nous avons pris en entrée la tête de veau fondante, ravigotée aux anchois, câpres et piment doux. Une variation raffinée sur le thème d'un met « canaille », et qui trouve ici ses lettres de noblesse, déjà dans sa présentation originale genre pâtissière, mais qui est surtout admirablement mise en valeur par de délicates saveurs acidulées qui s'accorde à merveille avec celle plus douces de la tête de veau. Nous avons ensuite longuement hésité devant sa fameuse poularde de Bresse en vessie au vin jaune, un plat admirable qui est devenu un « must » de la maison, mais nous avons finalement opté pour son canard sauvage laqué et fumé au bois de genévrier, chou rouge et figue noire. Encore une création exceptionnelle, avec un volatile d'une rare tendreté, parfaitement cuit et bien mis en valeur par un léger fumage et accompagné d'une association chou-fruit parfaitement équilibré.
En fin de parcours, les litchis meringués et glacés aux parfums de rose, poire et citron de l'habile pâtissier Laurent Jeannin apportait une originale et succulente conclusion à ce repas mémorable.
Le service dirigé par Raphaël Courant, jeune et nouveau Directeur du Bristol, est bien entendu parfait, sans être trop guindé. Et nous donnons un coup de chapeau au nouveau et talentueux sommelier Marco Pelletier, qui au lieu de ramener sa science comme c'est trop souvent le cas pour nombre de ses confrères, sait être à votre écoute avec attention pour traduire en bonnes bouteilles vos envies du moment.
Que dire de plus, sinon bravo !
Bien sûr, il faut compter quelque 200 € hors boisson par personne, mais compte tenu du cadre, du service et du niveau de la cuisine, c'est plus que justifié... voire presque très raisonnable, et vous pouvez même découvrir cette grande table à très bon compte au déjeuner, grâce à son remarquable menu à seulement 85 €.
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