
Restaurant Sola
Sola : le retour ! Ouvert par Youlin Ly et Hiroki Yoshitake en lieu et place de l'ex Toustem d'Hélène Darroze, le restaurant Sola constituait sans nul doute l'une des meilleures nouveautés de Paris.
Hélas, après des débuts en fanfare les parisiens venant nombreux pour goûter l'exquise cuisine d'Hiroki Yoshitake, un incendie avait ravagé la maison et il a fallu attendre plus d'un an pour que les travaux permettent sa réouverture. Alors n'attendez plus, précipitez vous chez Sola !
Restaurant Sola, l'une des meilleures cuisine d'auteur à Paris.
Mais avant d'aborder la cuisine, il convient de s'arrêter quelques instants sur le cadre original de ce restaurant atypique de la Rive Gauche. Le second de Youlin ly, qui avait déjà ouvert pas très loin de là, ce qui devait être l'un des premiers bars à Saké de Paris.
Au rez-de-chaussée, on découvre une petite salle élégante avec vue sur la cuisine, décorée dans un esprit nipponisant avec des tables et des sièges en bois clair.
Au sous sol, c'est beaucoup plus original, avec une salle tatami dans la plus pure tradition japonaise, où après avoir enlevé ses chaussures, on s'assoit en tailleur sur un un petit coussin. Toutefois, peu de gens, sauf peut-être les adeptes du yoga, pouvant supporter longtemps cette position pas forcément confortable, des petites fosses ont été aménagées sous les tables afin de pouvoir s'assoir un peu comme sur une chaise.
Vraiment typique, mais pas forcément évident pour ceux qui ne sont pas très souples... voire pour les femmes en jupes courtes et/ou étroites !
Donc précisez bien dans quelle salle vous souhaitez déjeuner ou dîner lors de votre réservation.
Mais ce long préambule sur le cadre, n'est en aucun cas destiné à faire passer au second plan l'essentiel : la cuisine.
Formé aux côtés de grosses pointures de la gastronomie parisienne comme Pascal Bardot ou William Ledeuil, Hiroki Yoshitake est un sacré cuisinier et fait preuve de grand talent malgré son jeune âge.
Tout ce que nous avons dégusté lors de notre repas était présenté avec une rare élégance, très raffiné, et toujours d'une grande originalité.
Nous avions opté pour le menu dégustation en six assiettes et deux amuses-bouche. Nous vous conseillons vivement de faire de même. En effet, tout est tellement léger que, même si les portions ne sont pas vraiment minimalistes, on finit par tout manger avec appétit... et surtout beaucoup de plaisir.
Ainsi, le foie gras au saikyo miso et le velouté de choux blanc à l'huile de romarin qui faisaient office d'amuses-bouches, étaient divins.
Même bonheur avec l'entrée autour des légumes verts, superbe et exquise composition printanière, puis avec les originales asperges aux amandes grillées et jus de coquillage, ou encore le merlu aux choux blancs sauce à l'ail, agrémenté d'une émulsion de moules relevée de citronnelle et de yuzu.
Malgré l'abondance de ces mets et préambules, aucun problème pour venir à bout du canard de Charente, admirablement cuit, escorté d'un jus aux oignons, d'un feuilleté de pomme de terre et de ciboulette japonaise.
Tout est tellement bon et raffiné, qu'on avait même encore de l'appétit pour les deux jolis desserts qui concluaientt cette agape : un sorbet de fleurs de cerisier, espuma de pêche, bonbon de griotte, meringue de chocolat blanc et sauce de fruits de rouge, et une crème de chocolat noir, glace à la vanille, et tuile de chocolat au lait, noisette caramélisée et cookies au beurre.
Que du bonheur !
Mais, même s'il est vrai que quelques touches japonaises ponctuent les plats, pour nous il ne s'agit ni d'une cuisine japonaise occidentalisée ou d'une cuisine français nipponisée. C'est juste de la grande cuisine créative, certains diraient fusion, qui puise son inspiration dans le registre aromatique japonais, tout comme d'autres grands cuisiniers de l'hexagone mâtinent parfois leurs plats d'épices piochées aux quatre coins du monde.
Voilà ce que nous avions écrit après notre repas :
"Nous avions déjà vu juste en disant bien avant que le Michelin 2009 ne sorte, que le « Restaurant » de la rue de Seine et « L'Arôme » de la rue Saint-Philippe du Roule, méritaient tous deux une étoile. Nous faisons aujourd'hui le même pronostic pour Sola".
Nous avons encore eu raison, puisque le Michelin 2012 a accordé sa première étoile à Youlin Li. Alors espérons que le Michelin se souviendra, comme nous, de Sola pour son édition 2019 : c'est fait, le Michelin nous a entendu et a rendu son étoile à Sola !
Menus-dégustation à Brise à 98 € et menu Re à 115 euros
Restaurant Sola
Fermé dimanche et lundi. Voiturier à partir de 19h30
12 rue de l'Hôtel Colbert - Paris 5e
Métro : Maubert-Mutualité
Plan du quartier
Exemple de menu-dégustation Brise :
Amuses-bouche :
Béryx au foin/Chips d'écaille
Veau/Sésame/Pistache
Maïs/Livèche/Poutargue
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Entrées : Saumon/Agrumes/Poireaux
Gazpacho /Tomate/Cerise
Fois gras/Anguille/Risotto/Truffe
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Plats :
Mérou/Palourdes/Artichaut
Agneau/Wa-karashi/Légumes de saison
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Desserts :
Fraise/Rennyu/Ume
Menthe/Sudachi/Abricot
Matcha/Chocolat blanc/Miso
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