Beaucoup se souviennent encore du Spoon, ouvert par Alain Ducasse au rez-de-chaussée de l'Hôtel Marignan aux Champs-Elysées.

La formule originale de ce nouveau concept de restaurant destiné à faire voyager les appétits avait vite fait fureur : vous choisissiez l'ingrédient principal de votre plat dont toutes les composantes sont suggérées… mais pas imposées. Ainsi vous décidez vous-même du mode de cuisson (poêlé, rôti, cuit vapeur…), de la sauce et de la garniture.

Nous avions fait la connaissance de Keyan Eslamdoust vers la fin des années 90 : c’était déjà l’un des grands pro du caviar d’Iran, son pays d’origine, et il n’avait à cette époque qu’une petite boutique dans le 15ème arrondissement.

La fin du caviar issu de poissons sauvages a marqué un tournant dans la carrière de cet homme chaleureux et à l’esprit entrepreneurial, qui est alors devenu producteur de caviar… de Sologne. Un caviar haut de gamme, dont il maîtrise l’intégralité de la chaîne de production.

Vu de la rue, on ne découvre a priori qu’une vraie boucherie moderne et au cadre clair et épuré, sans morceaux de viande accrochés ici ou là, mais bien visibles dans des armoires réfrigérées où de belles pièces de viande patientent en attendant de trouver leur client.

Mais dernière le passage au fond à droite de la boutique Bidoche, on découvre deux belles salles à manger aux murs en pierres apparentes ou peints, avec des des tables en marbre et des chaises en rotin, qui elles aussi attendent le client !

Après son départ pour l’Hôtel de la Monnaie, le chef triple étoilé Guy Savoy avait ouvert ici même Etoile sur Mer, remarquable restaurant marin qui, faute d’avoir rencontré le succès escompté, a cessé son activité.

La maison n’est toutefois pas restée longtemps portes closes et a vite fait son retour sur la scène gourmande parisienne dans un registre dual, associant dans un même lieu un mini-théâtre et un restaurant destiné à figurer parmi les meilleures tables de Paris. Ainsi est né le restaurant La Scène Thélème..

Nous avons suivi presque depuis l’origine la saga du Drugstore Publicis créé par le publiciste Marcel Bleustein-Blanchet en 1958, restaurant novateur qui faisait souffler un air de modernité made in USA sur le haut des Champs-Elysées.

Une vraie réussite, ce drugstore attirant alors dès son ouverture une foule de gens in (ou même out !), curieux de découvrir cette escale à la mode américaine, et sa cuisine décalée qui connaissait un gros succès avec son hamburger, sa salade César et ses imposantes compositions glacées.

Pour des amateurs (et experts !) de cuisine asiatique comme nous, l’ouverture d’une nouveau chinois à Paris est toujours un bonheur. Nous nous sommes donc empressés de découvrir le restaurant Dicoeur ouvert par Daniel Zhou Weidi, et nous avons déjà été bluffés par le prodigieux décor signé par le Studio PH2B.

Difficile d’imaginer en effet une salle à manger plus originale,  conjuguant habilement la laque noir et l’or, avec sur tout un mur à droite de l’entrée, la reproduction en format XXL de l’œuvre Forgotten Gods de Yoann Lossel.

Dans la foulée de la rédemption de la célèbre Tour d’Argent qui a retrouvé presque toute sa gloire d’antan et déjà une étoile Michelin sous la gouvernance d’André Terrail, petit fils du fondateur, c’est au tour de l’ex Rôtisserie du beaujolais de faire son aggiornamento.

Rebaptisée Rôtisserie d’Argent, la maison s’est payée un lifting très réussi, avec son nouveau cadre de bistro chicos et, face à l’entrée, une cuisine ouverte avec une grande rôtissoire où viandes et volailles se pavanent tranquillement.